jeudi 14 février 2013

La Tunisie au tournant de son histoire...

L'assassinat politique de l'opposant au gouvernement islamiste d'Ennahdha, Chokri Belaïd a profondément bouleversé les Tunisiens, consternés et révoltés par un acte d'une telle barbarie. Ils se sont levés pour lui rendre hommage samedi dernier et crier leur colère. Près d'un million de personnes ont ainsi défilé dans les rues de Tunis, imitées par une foule aussi imposante place Tahrir au Caire.


Le premier ministre Jebali a annoncé un remaniement ministériel et la nomination d'un nouveau gouvernement apolitique composé de technocrates. Son parti Ennahdha a immédiatement dit son opposition à cette décision prise sans leur accord. Hier (jeudi 13/02), Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR), le Mouvement Wafa et le groupe parlementaire "Liberté et dignité" ont pourtant affirmé qu'il fallait un "gouvernement de coalition nationale ouvert aux partis et aux indépendants et qui s'appuie sur une large base parlementaire, politique et populaire" pour réaliser les objectifs de la Révolution. Quels changements cette décisions peut engendrer ? En quoi ce futur gouvernement permettra de répondre aux attentes de la population ?

La situation politique semble donc bien dans l'impasse : pas de Constitution en vue à brève échéance, pas de changement majeur au sein de l'équipe dirigeante. Les espoirs suscités par la Révolution du Printemps de Jasmin et les promesses d'une démocratie en Tunisie doivent-ils être abandonnés ?

Parallèlement, les islamistes montrent leur détermination et sont prêts à engager un bras de fer avec la société civile. Après la contre-manifestation ratée de samedi dernier (9/02) qui a rassemblé seulement quelques 3000 personnes, une nouvelle manifestation est prévue en fin de semaine, samedi, pour montrer la popularité d'Ennahdha. Cette manifestation, une semaine après la forte mobilisation en hommage à Chokri Belaït, est une réponse claire de la majorité au pouvoir. Comment les Tunisiens réagiront-ils ? Resteront-ils pacifiques et non violents ? Soutiendront-ils massivement les ismalistes ?

Les réponses à ces questions détermineront sans doute en grande partie l'avenir démocratique ou non du pays qui se trouve aujourd'hui au tournant de son histoire.



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