mardi 5 novembre 2013

Du cinquantenaire au centenaire, la mémoire renouvelée et Les historiens et la commémoration de la Grande Guerre

A lire dans Le Monde d'aujourd'hui (5 novembre 2013) un dossier (premier d'une série de 10 numéros) consacré au centenaire de la Première Guerre mondiale.
Voici deux extrait de deux articles, le premier est intitulé "Du cinquantenaire au centenaire, la mémoire renouvelée", et écrit par Joseph Zimet, directeur général de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. Le second "Les historiens et la commémoration de la Grande Guerre" a été écrit par Antoine Prost, président du Conseil scientifique de la mssion du centenaire de la Première Guerre mondiale.


Extrait 1 : " En 1964, de Gaulle témoignait avec gravité ; en 2014, la société s'approprie sa douloureuse histoire

Il y a un demi-siècle, le 50e anniversaire de la première guerre mondiale trouvait en Charles de Gaulle, ancien combattant de la Grande Guerre, un maître de cérémonie à la hauteur de l'événement. Les liturgies commémoratives de l'année 1964 étaient minutieusement réglées par le chef de l'Etat, qui avait choisi d'associer, dans un même dessein mémoriel, le 20e anniversaire de l'année 1944 et le cinquantenaire de la Grande Guerre. Seuls deux événements de l'année 1914 furent commémorés : le général de Gaulle prononça, le 2 août 1964, une brève allocution marquant le souvenir de la mobilisation des Français. En septembre, il se rendit sur les champs de bataille de la Marne, qu'il arpenta durant une journée. L'ensemble revêtit une gravité et une sobriété dignes du personnage.
Cinquante ans ont passé, et le centenaire de la première guerre mondiale présente un tout autre visage. Avec l'effacement des derniers témoins directs de l'événement 1914-1918, c'est toute la société française qui s'est mise en mouvement pour retrouver sa guerre. Dans un même élan, chaque famille, chaque commune, chaque collectivité territoriale s'est mise en quête d'un récit susceptible de raconter sa guerre, petit morceau d'une grande épreuve collective et nationale. Ainsi, contrairement à l'exercice régalien de 1964, le centenaire est l'aboutissement d'un mouvement populaire, qui vient d'en bas."

Extrait 2 : " Nous devons faire plus que nous souvenir." Hew Strachan, un éminent historien de la Grande Guerre, professeur à Oxford, ouvrait ainsi un débat qui n'a guère eu lieu en France. Le centenaire de 1914, écrivait-il, ne doit pas être une sorte de grand 11-Novembre, qui deviendrait répétitif, stérile, et peut-être même ennuyeux. Pour réussir, il doit promouvoir une meilleure intelligence d'une guerre dont nos contemporains n'ont qu'une image confuse."

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