jeudi 20 décembre 2012

Visite de Hollande en Algérie : un nouveau paradigme dans les relations entre la France et l'Algérie ?

La presse s'intéresse actuellement à la question des nouvelles relations entre la France et l'Algérie à l'occasion de la visite historique de François Hollande à Alger. Voici quelques échos de la presse française sur le sujet. Ces extraits et cette revue de presse sont tirés du site de Libération (source AFP)



Jeudi 20 décembre 2012


"Le président de la république doit prononcer un discours [ce] jeudi devant les sénateurs et députés algériens.

Le président de la République française François Hollande a affirmé mercredi qu’il n'était pas venu en Algérie «faire repentance ou excuses». «Je ne viens pas ici --ce n’est, ni ce qui m’est demandé, ni ce que je veux faire-- faire repentance ou excuses. Je viens dire ce qu’est la vérité, ce qu’est l’Histoire», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au premier jour de son déplacement en Algérie, ancienne colonie française. «Il y a une vérité à dire sur le passé et il y a surtout une volonté à prononcer pour l’avenir. Et ce voyage, il est sur l’avenir, il est pour engager une mobilisation de nos deux sociétés», avait déclaré le président dans son propos liminaire.
«J’ai toujours été clair sur cette question: vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées», a-t-il précisé en réponse à une question sur les demandes d’excuses ou de repentance qui se sont élevées en Algérie.
«Mais en même temps, volonté de faire que le passé ne nous empêche pas au contraire de faire le travail pour l’avenir. Le passé doit dès lors qu’il est reconnu nous permettre d’aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin pour préparer l’avenir. C’est ce que je dirai demain aux parlementaires algériens et au-delà aux Français et aux Algériens», a-t-il ajouté.

Une dizaine de partis politiques, dont quatre islamistes, ont dénoncé en amont de la visite de M. Hollande en Algérie, «le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie». source
et dans un autre article :
"Alors que le président François Hollande se trouve à Alger, la presse quotidienne se demande jeudi comment la France et l’Algérie peuvent et doivent surmonter le poids de l’Histoire qui, depuis la fin de la guerre d’indépendance, empêche l’établissement d’une «relation exemplaire».
Dans Le Figaro, Yves Thréard écrit que «c’est toute l’histoire qu’il convient de réécrire à l’endroit». Pour cela, juge-t-il il faut «raconter la face sombre de la colonisation, les actes de torture de l’armée française pendant la guerre. Mais rappeler aussi le terrorisme quotidien du FLN à partir de la fin des années 1950, le “sourire kabyle”des pieds-noirs égorgés. Sans oublier le martyre des harkis abandonnés».
De même, Pour Dominique Quinio (La Croix), il ne faut «certes pas faire l’impasse sur ce que représenta la colonisation, sur les erreurs et les crimes commis par la France, mais l’Algérie ne peut s’exonérer d’un même “regard lucide” sur sa propre histoire». C’est à ce prix, écrit-il, que pourra se «nouer la “relation exemplaire” dont rêve une majorité d’Algériens».
Dans La Presse de la Manche, Jean Levallois veut surmonter ces controverses historiques car si «le temps de la vérité est venu, celui des relations apaisées aussi».
Même si Laurent Marchand (Ouest-France) remarque que «de part et d’autre, la mémoire a été trop souvent prise en otage par les enjeux de politique intérieure» il insiste sur le fait que l’avenir «intéresse, bien sûr, la génération de l’indépendance, mais aussi beaucoup (surtout) des millions de jeunes. Sur les deux rives».
Plusieurs quotidiens ont fait le parallèle avec la réconciliation franco-allemande qui pousse Patrice Chabanet à se demander dans Le Journal de la Haute-Marne «comment ce qui a été possible entre l’Allemagne et la France ne l’est-il toujours pas entre l’Algérie et la France un demi-siècle après la guerre d’indépendance?» Même interrogation du Midi Libre, dans lequel Jean-Michel Servant remarque que «malgré les horreurs, la France et l’Allemagne ont mis 40 ans pour se réconcilier. Combien en faudra-t-il aux deux voisins méditerranéens?» Mais ce débat n’est plus d’actualité, selon Denis Daumin qui estime dans La Nouvelle République que «dans l’Algérie bruissante d’enfants et d’énergie, la page est tournée depuis belle lurette».
D’autant, écrit Rémi Godeau (L’Est Républicain), que s’il n’est «pas question de se laisser piéger par le débat sur la repentance» il faut bien voir que «plus de 60 % de la population algérienne à moins de 20 ans» et «elle attend beaucoup de la France».
D’autant que, comme le souligne Dominique Jung pour les Dernières Nouvelles d’Alsace «l’Algérie de 2012 est un pays jeune qui ne peut pas indéfiniment se mirer dans le rétroviseur».
(AFP)

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