Préparer l'épreuve d'analyse de document au baccalauréat

Voici le bilan d'une réflexion menée autour de la nouvelle épreuve d'analyse de document au baccalauréat.

Plan :

I. Que dit le Bulletin officiel n°5 du 3 février 2011 ?

II. Comment préparer les sujets de cette épreuve et que doit-on attendre des élèves ?

III. Proposition méthodologique :

IV. Une fiche qui peut être distribuée aux élèves et réalisée à partir du travail d’un collègue CP de la zone MOPI (Moyen-Orient, Péninsule Indienne)

I. Que dit le Bulletin officiel n°5 du 3 février 2011 ?

Epreuve obligatoire de la deuxième partie en histoire ou en géographie (si le croquis ou le schéma ne tombent pas). Durée : 1 heure.

Objectifs généraux de l'épreuve : 

« L'épreuve d'histoire-géographie du baccalauréat de la série S a pour objectif d'évaluer :

- l'aptitude du candidat à mobiliser, au service d'une réflexion historique et géographique, les connaissances fondamentales pour la compréhension du monde et la formation civique et culturelle du citoyen ;

- la maîtrise des capacités acquises tout au long de la scolarité secondaire:

. à exploiter, hiérarchiser et mettre en relation des informations,

. à analyser et interpréter de manière critique des documents de sources et de nature diverses,

. à comprendre, interpréter et pratiquer différents langages graphiques. »

Nature des exercices :

« L'exercice d'analyse de document(s), en histoire comme en géographie, comporte un titre, un ou deux documents qui peuvent être de nature diverse et des notes explicatives si nécessaire. Il est accompagné d'une consigne visant à orienter l'analyse du ou des documents.

En géographie, un exercice d'un autre type peut être proposé : réalisation d'un croquis ou d'un schéma d'organisation spatiale d'un territoire.

. En histoire, l'analyse d'un ou de deux document(s)

Cette analyse doit permettre au candidat de faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport et la portée du ou des document(s) proposé(s). L'exercice demande au candidat de mettre en œuvre les démarches propres à l'analyse de document en histoire.

Lorsqu'un document est proposé, il s'agit de :

- dégager le sens général du document en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte ;

- de montrer l'intérêt et les limites éventuelles du document pour la compréhension de cette question historique.

Lorsque deux documents sont proposés, on attend du candidat qu'il dégage le sens général de chacun des documents en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte puis qu'il les mette en relation en montrant l'intérêt de cette confrontation.

. En géographie deux types d'exercices peuvent être proposés

- soit l'analyse d'un ou de deux document(s).

Cette analyse doit permettre au candidat de faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport du (ou des) document(s) et les enjeux spatiaux qu'il(s) aborde(nt). »

II. Comment préparer les sujets de cette épreuve et que doit-on attendre des élèves ?

- Donner aux élèves des sujets qui respectent bien l’esprit de l’épreuve et comprenant donc, un titre, une consigne et un ou deux documents selon votre choix.

- Le titre est essentiel, il indique le sujet à traiter par l’élève, il peut être problématisé ou sous la forme d’une affirmation. 

- La consigne indique la façon dont on doit répondre au sujet. 

Elle se compose le plus souvent d’une première partie demandant aux élèves d’analyser le contenu du ou des documents, et d’une deuxième partie appelant une analyse critique (intérêt et limites du ou des documents pour traiter le sujet).

Lien vers des sujets 0 de l’épreuve anticipée du Baccalauréat en 1ère S proposés sur un site académique.

Il faut rappeler que les élèves n’ont qu’une heure pour réaliser l’ensemble du travail d’explication  :

- lecture du/des document(s),

- lecture du titre et de la consigne, 

- mise en relation des deux documents le cas échéant, 

- compréhension du tout, 

- réactivation des connaissances, 

- écriture

On ne peut donc pas attendre une mini composition. Il faut bien insister auprès des élèves sur la description-lecture d'une part et sur les apports d'autre part (ce que nous disent et éventuellement ce que ne nous disent  pas les documents sur le sujet). 

III. Proposition méthodologique :

Ce qui est proposé dans ce qui suit n’a pas vocation à figer les pratiques mais à donner des pistes possibles pour les enseignants.

Pour commencer, l’élève peut rédiger une phrase d’introduction (il s’agira essentiellement de poser le sujet exprimé dans le titre : on peut le recopier ou le mettre à la forme interrogative).

Puis il doit dégager le sens général du ou des documents en relation avec la question historique ou géographique imposée par le titre. Il entre dans l’analyse du contenu du document. 

Pour cela, il peut commencer par la présentation/description du document (pour décrire l’objet à étudier) ou partir d’un argument et faire cette présentation/description mettant ainsi en évidence la relation entre l’argument et le ou les documents.

Remarques complémentaires : 

Lorsqu’il y a deux documents, on peut rapidement introduire les deux documents (nature, auteur, date, thème), puis détailler leur présentation (contexte, description) lorsqu’on analysera chaque document. 

Par ailleurs, il faudra les confronter, c’est à dire montrer les relations (thématiques, chronologiques) entre les deux documents. En quoi ils se complètent ? s’opposent ? comment se répondent-ils, se contredisent-ils, se nuancent-ils etc. 

Cette confrontation peut être annoncée dès le début de cette partie d’analyse du sens général du document mais elle peut aussi servir de transition entre l’analyse du premier document et celle du deuxième.

S’il s’agit d’une image, la présentation est prolongée d’une description de l’image (sa composition). 

Dans le cas d’une carte, on ne se contentera pas de rappeler le titre de la carte, il faut préciser le type de carte, l’échelle étudiée et reprendre les principaux éléments de la légende.

L’objectif principal de cet exercice est bien de « dégager le sens général du document en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte » (B.O.), c’est à dire de faire l’analyse à proprement parler du contenu du document (idées, arguments développés) à articuler avec la présentation/description, en l’interprétant et en l’expliquant grâce à ses connaissances.

Attention : les analyses doivent répondre au sujet (explicité dans le titre). Il ne s’agit pas de faire un cours général sur le thème abordé en utilisant le document comme un prétexte. Tout n’est pas forcément utile dans le document dont on ne tirera que les arguments pertinents, en relation avec le sujet. L’élève doit donc repérer les parties pertinentes du document, prélever et hiérarchiser les informations contenues pour éviter de se perdre dans une analyse qui se voudrait trop exhaustive.

L’élève est aussi amené à faire une analyse critique du document, c’est à dire à expliquer ce qu’apporte le document pour répondre au sujet (ses apports, son intérêt), et éventuellement ses limites (ce qu’il ne dit pas). 

Concernant les apports, les élèves ont du mal à comprendre qu’il ne s’agit pas de reprendre les arguments expliqués dans le travail d’analyse (ce serait redondant), mais qu’il faut expliciter la portée du document, ce qu’il nous dit, en montrant comment il s’inscrit dans une question plus large. Cette réflexion sur les apports (ou sur l’intérêt) du document peut se faire au fur et à mesure que l’analyse progresse ou sous la forme d’un bilan à la fin de la réponse.

Le terme de «limite» doit être compris de deux manières, c’est ce que le document n’apporte pas (ne nous dit pas) et c’est aussi ses «défauts», la faiblesse de certains arguments, sa subjectivité (pour une caricature par exemple ou un discours polémique), la mauvaise qualité d’une légende ou de sa lisibilité s’il s’agit d’une carte, etc. 

Il peut paraître logique que la réflexion sur les limites du/des document(s) soit menée à la fin de la réponse apportée par l’élève. Mais il n’est pas interdit d’aborder ces limites au cours de la réponse. Par exemple, on peut choisir une réponse structurée autour de deux ou trois thèmes clés (pour traiter le sujet)  et montrer pour chaque thème les apports et les limites du/des document(s).

IV. Une fiche qui peut être distribuée aux élèves et réalisée à partir du travail d’un collègue CP de la zone MOPI (Moyen-Orient, Péninsule Indienne)

LE TRAVAIL PRÉPARATOIRE AU BROUILLON                                             15 minutes
Lire et comprendre le titre, le ou les document(s) et la consigne	Il faut lire plusieurs fois le titre, le ou les document(s) et la consigne avant de commencer à répondre.
Sélectionner les éléments de réponse	* Repérez les informations qui ont rapport avec le titre et la consigne.  * Surlignez les passages les plus intéressants du texte. Entourez les éléments les plus importants d’un tableau, d’un document iconographique, etc.  * Vous pouvez utilisez une couleur différente pour chaque thème.
RÉPONDRE AU SUJET ET À LA CONSIGNE                                                                                   40 minutes
Le début de la consigne, qui appelle souvent à identifier/présenter le document et à le décrire	S’il n’est pas toujours demandé de faire une présentation générale du document, la consigne va cependant souvent demander d’éclairer un ou deux des aspects suivants :  - la nature du document.  - la date de création ou de parution du document.  - les sources du document : si l’auteur du document est un personnage d’une grande importance historique, il faut montrer son rôle au moment de la publication du document et des faits évoqués par celui-ci.  - Le contexte historique, c’est-à-dire les circonstances de la création, la publication du document justifiant son contenu.
La suite de la consigne, qui appelle à l’analyse y compris critique.	* Vous devez montrer que vous en cernez le sens général en relation avec une situation historique ou géographique. Pour cela :  - citez le document ;  - précisez les allusions ;  - expliquez ces citations, à l’aide de connaissances précises issues de votre cours ou de votre manuel.  * S’il y a deux documents, confrontez-les. Mettez en évidence leur lien, en quoi ils se complètent ? s’opposent ? comment se répondent-ils ? se contredisent-ils ?, se nuancent-ils ? et expliquez-les grâce à vos connaissances.  * Faites une analyse critique des informations tirées du ou des document(s) et de leurs limites.  * La fin de la consigne peut vous demander de dégager la portée du document : évoquez les conséquences des évènements dont il est question, dites ce qui s’est passé ensuite.
LA  RELECTURE                                                                              5 minutes
Prenez toujours le temps de vous relire : corrigez  l’orthographe et le style, vérifiez si votre réponse correspond bien à la consigne, éliminez les répétitions.