lundi 21 septembre 2015

Japon-Chine : concurrence régionale…

Au Japon, la tradition pacifiste mise au rebut ?
Le débat aura été particulièrement houleux. Après deux cent vingt-six heures de délibérations, émaillées de coups bas et d'algarades, le Parlement japonais a entériné samedi les nouvelles lois élargissant le périmètre d'action des Forces d'autodéfense (FAD, l'armée japonaise). Lors d'un vote solennel, la chambre haute de la Diète les a approuvées par 148 voix pour et 90 contre. Cette législation inédite, fondée sur une réinterprétation de l'article 9 de la Constitution de 1947, doit notamment permettre aux FAD de venir en aide à un allié menacé ou de fournir un soutien logistique aux opérations militaires autorisées par les Nations Unies et impliquant une force étrangère ou multinationale – une première depuis 1945 (The New York Times). Jusqu'ici, les FAD étaient cantonnées à un rôle humanitaire, rappelle CNN. Sur l'Archipel, cette évolution inspirée par le premier ministre conservateur, Shinzo Abe, suscite des sentiments contrastés, observe le CS Monitor : les partisans de "l'autodéfense collective" estiment que le Japon doit s'adapter à la nouvelle donne régionale (militarisation accrue de la Chine, menace nord-coréenne) ; ses contempteurs, eux, redoutent que le pays ne rompe avec sa tradition pacifiste, avec tous les risques que cela implique. Sans surprise, la Chine a exprimé son inquiétude, déplorant le fait que son voisin nippon ait choisi de s'écarter de la voie qui consiste à promouvoir la paix et la coopération, rapportent le Wall Street Journal et la BBC. Organe officiel du Parti communiste chinois, le Global Times voit dans cette manœuvre un reflet de l'inféodation du Japon aux Etats-Unis. La Corée du Sud, elle aussi, nourrit certaines préoccupations, d'autant qu'à l'instar de Pékin, elle a un contentieux territorial avec Tokyo, à propos des îlots Dokdo-Takeshima (The Hankyoreh). Pour le Japan Times, Shinzo Abe a peut-être remporté la première manche. Mais son "passage en force" n'est pas près d'éteindre la polémique sur la constitutionnalité des lois de défense.

(source : lemonde.fr)

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